Les anciens moulins

Les torrents et rivières torrentielles du Briançonnais constituent un réservoir d'énergie hydraulique inépuisable. C'est pourquoi jusqu'à l'arrivée de l'électricité à la fin du XIXème siècle, les Briançonnais ont fait fonctionner un artisanat hydraulique très important.

LES ANCIENS MOULINS

Ils étaient autrefois très nombreux (photo 1) en raison de l'abondance des torrents et des rivières. Beaucoup ont disparu victimes des crues torrentielles, mais l'équipe qui travaille sur ce thème au sein de l'association, en a recensé plus d'une centaine.

Il s'agissait de moulins à farine, à gruau, à huile de noix ou même à plâtre comme celui qui se trouvait au pont de la Draye à Val des Près. Ils pouvaient moudre entre 2 meules horizontales (photo 2) ou écraser avec  des " pierres lourdes " (photo 3) . Leur activité était saisonnière.

Au plan technique, ils utilisaient des "roues" horizontales (photo 4) et n'avaient ni engrenage, ni frein, ni débrayage : c'est l'arrivée de l'eau qui gérait le mouvement. Les meules étaient façonnées sur place par des tailleurs de pierre italiens à partir des roches du pays (grès houillers, grès permien…) riches en quartz. Quelques meules sont encore enchâssées dans ces roches (photo 5)

Certains de ces moulins sont encore parfaitement conservés.

1-moulin Reymond

...à St Crépin

2-meules d'un moulin à farine

...à Puy St André

3- "pierre lourde"

...à St Chaffrey

4- "roue" horizontale

moulin de Sachas

5- meule encore enchassée

aux Sachas de Prelles

L'ARTISANAT HYDRAULIQUE

a prisEn raison de la présence d'une énergie hydraulique inépuisable, un artisanat hydraulique s'est installé le long des torrents et rivières depuis le Moyen Age, jusqu'à l'arrivée de l'électricité au XIXème siècle. On a vu se développer des usines à foulons, des forges, des martinets et clouteries, des filatures... tandis d'autres activités utilisaient l'eau comme moyen de lavage ou de macération : tanneries, teintureries, pelleteries, mégisseries... Il s'agissait le plus souvent d'entreprises familiales saisonnières.

Au XIX° siècle, on a pu compter jusqu'à 52 établissements le long de la Guisane. Le traitement des minerais utilisait également l'énergie hydraulique : c'est le cas pour le traitement du minerai de galène argentifère du Fournel (photo 6)

Au XX° siècle, la production d'électricité par voie hydraulique a pris le relais de ces activités traditionnelles, avec notamment la construction du barrage du Pont Baldy à Briançon (photo 7.

6- laveries de la mine

...de galène argentifère du Fournel.

7- barrage du Pont Baldy

... à Briançon

8-  "gorges de raccordement"

BARRAGES ET GEOLOGIE

L'installation de barrages hydro-électriques a été facilitée par la présence de gorges très étroites qui se sont formées de la manière suivante :

* à l'ère quaternaire, le Briançonnais était occupé par des glaciers dont l'importance était inégale selon leur source d'approvisionnement en neige.

* ces glaciers ont creusé des vallées plus ou moins amples et profondes selon leur taille et à leur jonction se sont formées des " marches d'escalier " appelées " gradins de confluence ".

* à la fonte des glaciers, des rivières ont emprunté ces vallées glaciaires et creusé ces gradins de confluence pour y former des gorges profondes appelées " gorges de raccordement ", propices à l'installation de barrages (schéma 8).